Interdiction de nourrir les animaux errants

Rappel sur l’interdiction de nourrir les animaux errants

Nous sommes nombreux à nous souvenir d’avoir passé des après-midis avec nos grands-parents ou nos petits-enfants à jeter du pain aux canards au bord de l’eau le temps d’une balade. Plusieurs d’entre nous aiment également laisser un petit bol dans leur jardin pour aider les ratons laveurs dans leur quête de nourriture.  Distribuer du pain ou des graines aux pigeons assis sur un banc dans les rues de nos centres est une occupation prisée par nombre de nos concitoyens.

Ces gestes, venant pourtant d’une bonne intention, peuvent avoir des impacts considérables sur ces animaux, l’environnement et sur la salubrité publique. Nous en profitons pour vous rappeler que nourrir les animaux errants est interdit et passible d’amende par l’article 1031-3 du règlement communal sur les sanctions administratives du 29/09/2022 :

"Est passible d’une amende administrative en vertu du présent règlement toute personnes qui abandonne, dépose ou jette sur le domaine public toute matière quelconque destinée à la nourriture des animaux errants, à l’exception des aliments destinés aux oiseaux en période hivernal".

Pourquoi ?

Cette interdiction est établie afin de veiller à la salubrité publique, au bien-être animal et plus globalement à l’environnement :

• Salubrité publique : le nourrissage de ces animaux induit le nourrissage indirect d’autres espèces indésirées ou nuisibles comme le rat ou le pigeon qui profiteront des miettes restées sur le sol.  Les espèces invasives comme le raton laveur ou l’ouette d’Egypte y trouveront également leur bonheur. Rappelons que ces animaux repris dans la liste des Espèces Exotiques Envahissantes de l’Union Européenne ont un impact conséquent sur l’équilibre de notre faune et flore indigène.

Qui dit nourrissage régulier, dit installation de l’animal sur place ! Avec buffet à volonté, l’animal comprendra rapidement que l’endroit est favorable à son installation et à son expansion. Ce phénomène peut dès lors provoquer des nuisances par rapport à la salubrité publique par prolifération de maladie entre individu, par dégradation de nos aménagements urbains et des façades de nos habitations.

• Bien-être animal : cette nourriture n’est pas adaptée au régime alimentaire habituel des animaux nourris. Cette « nouvelle » nourriture pour leur organisme peut provoquer chez l’animal des problèmes de santé comme des maladies et des malformations allant jusqu’à la mort. 

Prenons l’exemple du pain jeté aux oiseaux d’eau : ces animaux sont des herbivores et leur système digestif n’est pas adapté à digérer du gluten. Le pain va gonfler dans leur estomac et leur procurer une sensation de satiété. Ces animaux ne prendront plus l’effort de se nourrir de leur alimentation habituelle chargée en vitamines et nutriments nécessaire à leur métabolisme. A long terme ce manque provoquera des carences chez l’animal et un affaiblissement qui le rendra plus vulnérable en l’empêchant de s’envoler (phénomène des ailes d’anges).
De plus, le pain non-ingéré va stagner dans les cours d’eau, moisir et avoir des conséquences sur le milieu aquatique par la prolifération de bactéries. En effet, une fois répandue dans un plan d’eau, le botulisme peut décimer une population d’oiseaux d’eau.

En conclusion, le meilleur geste à faire pour veiller au bien-être de ces animaux et à la salubrité publique est de ne pas les nourrir. N’oublions pas que ces animaux sont sauvages et trouvent eux-mêmes leur nourriture dans la nature. Un jardin accueillant pour la biodiversité avec une végétation luxuriante et appétante aura un bien meilleur impact !

Cette campagne d’information est réalisée par les services Environnement et Bien-être animal de votre commune.

Source : https://protectiondesoiseaux.be/le-pain-une-habitude-nocive/